Port-au-Prince, Haïti | AFP | mardi 09/12/2024 – Au moins 184 personnes ont été tuées ce week-end près de la capitale haïtienne Port-au-Prince, selon l’ONU, au cours d’exactions ordonnées par un “puissant chef de gang” contre des “pratiquants du culte vaudou” d’après une ONG locale.
Ce dernier était convaincu que la maladie de son fils avait été causée par ces “adeptes du vaudou”, a expliqué lundi un responsable de cette ONG, le Comité pour la Paix et le Développement (CPD).
Le bureau du Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a “condamné avec la plus grande fermeté le massacre abject perpétré les 6 et 7 décembre 2024 à Wharf Jérémie (dans la commune de Cité Soleil, ndlr) par le chef de gang Micanor Altès, alias Wa Mikanò, et consorts”.
“Cet acte de barbarie, d’une cruauté insoutenable, a coûté la vie de plus d’une centaine de femmes et d’hommes, principalement des vieillards sans défense”, a poursuivi la Primature dans un communiqué sur X.
Plus tôt, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk avait indiqué qu'”au moins 184 personnes avaient été tuées dans des violences orchestrées par le chef d’un puissant gang” à Port-au-Prince.
“Ces derniers meurtres portent le bilan des morts en Haïti cette année au nombre faramineux de 5.000 personnes”, avait-il souligné lors d’une conférence de presse à Genève (Suisse).
Le chef de l’ONU Antonio Guterres a condamné des actes “terrifiants”, appelant les autorités haïtiennes à s’assurer que les responsables soient “traduits en justice”, selon son porte-parole.
Haïti, pays pauvre des Caraïbes, pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique chronique. Mais il doit aussi faire face à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince.